Vous êtes ici : L'anthologiste » Conseils sur l'écriture » Quelques homophones et pièges orthographiques

«

»

Quelques homophones et pièges orthographiques

La langue française me fascine. C’est véritablement une chance, pour tout auteur francophone, que d’avoir à sa disposition un matériau aussi riche, un outil aussi performant, autant de possibilités. Mais il est vrai aussi que son usage peut également devenir une source d’interrogations et de confusions :

Par exemple, lorsque deux mots se ressemblent suffisamment dans leur prononciation pour qu’on puisse les confondre, on les appelle des paronymes. À l’extrême, deux mots se prononçant de la même façon sont des homophones. Et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver !

Or, nous l’avons vu précédemment, les fautes de français sont nos ennemies !!! Au contact de votre récit, le lecteur se plonge dans une « bulle émotionnelle » qui l’isole de ses repères réels. La moindre faute, si elle est repérée, peut être préjudiciable parce qu’elle attire l’attention sur elle et sort le lecteur de cet état de conscience modifiée. Dans une nouvelle, un mot mal écrit, c’est un peu comme, dans un film, le micro qui entrerait dans le champ de la caméra pendant le gros plan où les amants vont s’embrasser. Une sorte de panneau lumineux qui se mettrait à clignoter avec inscrit : « Hey ! ce que vous êtes en train de lire n’est pas réel. »

Je vous encourage donc à avoir en permanence un dictionnaire à vos cotés, et à le consulter au moindre doute. Remettez en question vos connaissances, et même si vous êtes presque sûr… vérifiez quand-même. En plus de ce conseil, voici, pour le plaisir, un petit florilège de ces pièges orthographiques :

Attention et intention

Attention est synonyme d’application et de concentration. L’attention est l’action de fixer son esprit sur quelque chose. Intention est en rapport avec la volonté, le but.

À l’intention de signifie aussi pour : « j’ai organisé ce dîner à votre intention ». Mais la formule administrative qui précède le nom du destinataire d’un courrier est bien : à l’attention de.

Au temps pour moi ou autant pour moi ?

Cette expression est utilisée pour admettre une erreur. Bien que la locution autant pour moi puisse sembler plus logique, l’orthographe exacte est au temps pour moi. Il s’agit, à l’origine, d’une expression militaire utilisée par les soldats pour s’excuser d’avoir perdu le rythme lors d’un mouvement de déplacement de son unité.

Avoir affaire à et avoir à faire

On a à faire quelque chose et affaire à quelqu’un : « Il te reste les courses et le ménage à faire, dépêche-toi ou tu vas avoir affaire à moi ! »

Ballade et Balade

Une balade est une promenade tandis qu’une ballade est une chanson.

Censé et sensé

Censé est synonyme de supposé : « Et maintenant, nous sommes censés faire quoi ? »

Ce qui est sensé est ce qui a du sens, ce qui est judicieux : « Tes propos sont tout à fait sensés ».

Compréhensible et compréhensif

Ce qui est compréhensible est ce qui peut être compris : « J’essaye de vous donner des explications compréhensibles ».

Celui qui se montre compréhensif est celui qui fait preuve de compréhension : « Je lui ai expliqué les raisons de mon retard, il a été compréhensif ».

Coup de poing et coup-de-poing

Donner un coup de poing à quelqu’un, c’est le frapper avec son poing.

Un coup-de-poing est une arme que l’on appelle également poing américain.

davantage et d’avantage

Davantage est un adverbe qui signifie plus ou le plus : « En vouloir toujours davantage ».

D’avantage (par élision de avantage) signifie gain ou bénéfice : « Il n’y a pas d’avantage à faire ça ».

Dessein et dessin

Les desseins sont les buts, les objectifs, tandis qu’un dessin est une œuvre : « j’ai pour dessein de devenir dessinateur ».

Différend et différent

Différend est un nom, c’est un synonyme de désaccord, différent est un adjectif, synonyme de dissemblable : « nous sommes différents mais nous n’avons aucun différend ».

Empreint et emprunt

Empreint est le participe passé du verbe empreindre, qui signifie marquer : « Ce récit est empreint du génie de son auteur ». Un emprunt est l’obtention de quelque chose (en général, de l’argent) à titre de prêt, un emprunt bancaire, par exemple.

En vue de et au vu de

En vue de exprime un objectif : « je m’entraîne en vue des championnats du monde ».

Au vu de s’emploie dans le sens de étant donné  : « Au vu de ton travail, j’ai décidé… de te licencier ».

Fond et fonds

Le fond est le point le plus bas, la partie inférieure d’un contenant : « le fond d’un verre ».

Les fonds sont des biens matériels : « fonds de commerce », « soulever des fonds ».

Inclinaison et inclination

L’inclinaison est l’état de ce qui est incliné, la relation d’obliquité avec un plan de référence : « l’inclinaison d’un terrain ou d’un toit ». L’inclination est l’équivalent d’attrait, de disposition ou de goût : « inclination politique ». Attention malgré ça, une révérence est une inclination de la tête.

Mythique et mystique

Ce qui est mythique est relatif au mythe : « Hercule est un héros mythique ».

Ce qui est mystique est relatif au mystère : « une expérience mystique ». Le verbe mystifier signifie tromper, abuser.

Personnaliser et personnifier

Personnaliser signifie rendre personnel, donner de la personnalité  : « j’ai personnalisé ma chambre en collant des photos sur les murs ». Personnifier signifie incarner, évoquer, représenter  : « Sherlock Holmes personnifie le sens de la déduction ».

Prodige et prodigue

Prodigue est à la fois un nom et un adjectif qui qualifie quelqu’un qui dilapide ses biens, qu’il soit généreux ou dépensier : « Être prodigue de conseils ». Un prodigue est un dissipateur : « À père avare, fils prodigue ».

Un prodige est un événement, un acte ou une personne extraordinaire : « cet enfant est un prodige ».

Résonner et raisonner

Je sais, tout le monde le sait déjà : « une cloche résonne, un homme raisonne ». La résonance est le prolongement d’un son, le raisonnement est un processus cognitif qui permet d’aboutir à une conclusion à partir de propositions.

Satire et satyre

Une satire est un écrit ou un discours qui s’attaque à quelque chose ou quelqu’un en se moquant.

Un satyre est une divinité mythique ou, de façon familière, un homme lubrique, obscène qui entreprend brutalement les femmes (petit Robert).

Quand et quant

Quand indique le temps.

Quant à signifie pour ce qui est de.

 

Certaines de ces définitions sont relativement basiques, mais ce sont pourtant les fautes que je retrouve le plus sur Internet, que ce soit dans les nouvelles en libre accès, dans les forums, etc. J’espère cependant que ce petit moment de détente linguistique vous permettra de remettre quelques idées en place, et surtout d’éviter quelques erreurs à venir. Et d’après vous, quelles sont les erreurs les plus fréquentes sur Internet ? Quelles sont celles qui vous choquent le plus ?

 

L’anthologiste

Lien Permanent pour cet article : https://lanthologiste.fr/homophones-et-pieges-orthographiques/

Laisser un commentaire

Votre adresse ne sera pas publiée.